Rencontre avec la Diaspora des Etats-Unis: Niels Marquartd affiche son amitié pour les Camerounais
ICICEMAC
Mai 26, 2006

Au cours de la rencontre qu'il a eue avec la diaspora camerounaise des Etats-Unis à Washington, le chef de la mission diplomatique au Cameroun et en Guinée équatoriale a dit tout son amour pour notre pays.

C'est la Fomunyoh Foundation que préside notre compatriote Christopher Fomunyoh - plus connu comme responsable Afrique du National democratic institute for International affairs (Ndi)- qui a pris l'initiative d'organiser une rencontre entre la diaspora camerounaise et R. Niels Marquardt. Révélée par Le Messager du 19 mai (18 mai à Washington), 2006, cette rencontre a permis de mettre face à face la diaspora camerounaise de Washington Dc, la région capitale des Etats-Unis, avec l'ambassadeur de ce pays dans leur pays d'origine. Pas moins de 110 convives se sont ainsi retrouvés, pour un dîner - débat, à l'hôtel Hilton de Silver Spring dans le Maryland. Pour l'essentiel des Camerounais de la diaspora. Mais aussi quelques personnalités résidant au Cameroun : un leader politique en la personne de Adamou Ndam Njoya, député-maire de Foumban et président l'Udc ; un dirigeant d'entreprise, Alamine Ousmane Mey, directeur général de Afriland first Bank; et un responsable d'établissement public, Charles Nde Awasum Was, Directeur de l'hôpital provincial de Bamenda. Niels Marquardt, l'ambassadeur des Etats-Unis à Yaoundé - qui était ainsi l'invité d'honneur - était accompagné de quelques officiels américains du département d'Etat. Il y avait ainsi notamment le responsable desk Cameroun au bureau des affaires africaines de la Maison ovale ainsi que quelques collaborateurs. On a noté aussi la présence dans la salle de Brown Clinton Sarlington responsable nouvellement nommé de la section des affaires politiques et commerciales de l'ambassade des Etats-Unis. Selon le journal en ligne Icicemac.com, de nombreux Camerounais vivant pour la plupart dans le district de Washington et les Etats de l'Est des Etats-Unis (Virginie, Maryland, Delaware. New Jersey, New York), ont fait le déplacement. Outre le modérateur de la soirée Christopher Fomunyoh, président de la Fondation du même nom, on a remarqué les présences de Jérôme Mendouga, ambassadeur du Cameroun aux Usa ; Marcel Sime du Manidem ; Alain Kameni de l'Udc et Jesse Nfor (Sdf) ; de l'économiste Célestin Monga ; du journaliste Boh Herbert, de l'artiste Michael Ndedi Eyango ; d'autres compatriotes moins connus du grand public tels Bonaventure Mbida Essama, Michaël Azefor, Albert Zeufack, Salomon Samen, Mercy Tembon, un représentant du Scnc était aussi présent, etc.

Dans un bref message de bienvenue, Christopher Fomunyoh - dont la fondation qu'il préside co-organisait la rencontre - a exprimé, au nom de la diaspora camerounaise la gratitude de voir l'ambassadeur R. Niels Marquardt venir discuter avec les fils de son pays d'accueil vivant dans son pays d'origine. Répondant à Christopher Fomunyoh, l'ambassadeur Marquardt s'est dit émerveillé par l'accueil exceptionnel. Il a par la suite livré un discours direct et franc dans lequel il a marqué non seulement l'attachement de son pays pour le Cameroun, mais aussi le sien propre. "J'aime ce pays", a- t-il déclaré.

Ainsi, pendant plus de trois heures d'horloge, les quelque 110 convives à cette soirée inédite ont évoqué des thèmes aussi variés sur le Cameroun tels le respect des droits de la personne ; la situation économique de notre pays ; ses rapports avec les Etats-Unis ; la poursuite de l'amélioration du processus électoral sans oublier l'épineuse question de la future transition au sommet de l'Etat.

" J'aime ce pays "
S'agissant des rapports entre le Cameroun et les Etats-Unis, notamment dans le cadre des relations consulaires, les difficultés d'obtention des visas pour les Camerounais se rendant au pays de Niels Marquadt ont été évoquées. Réagissant à cette préoccupation, l'ambassadeur américain a promis un réexamen de ce dossier. Evidemment la question très préoccupante de la corruption dans les rouages administratifs et politiques du pays est revenue sur la table. Répondant à une interpellation sur la corruption au Cameroun, l'ambassadeur des Usa au Cameroun Gérôme Mendouga, n'est pas passé par quatre chemins pour dire que " s'il y a corruption au Cameroun, c'est que les Camerounais sont corrompus ". Devant un aveu aussi clair, un participant a répliqué en proposant un audit des comptes de l'ambassade du Cameroun à Washington. Selon Modeste Mba Talla de Icicemac.com, cet intermède a bien fait marrer l'assistance. D'autant que plusieurs des participants membres de la diaspora n'oublient pas que des informations récurrentes ont fait état ces dernières années du pillage par ses responsables des biens et ressources destinés au fonctionnement de la représentation camerounaise à Washington. Un peu d'ailleurs comme au Cameroun dans les administrations publiques. C'est ainsi que dans l'espoir que la campagne d'assainissement de la gestion publique ne se limiterait pas aux seules quatre entreprises publiques dont les Dg ont été mis aux arrêts depuis février 2006, des responsables de l'opposition, notamment du Sdf, ont demandé l'audit de la gestion des budgets ministériels de ces dernières années. Cette exigence n'a jusqu'ici pas trouvé d'écho dans les rangs du gouvernement.

Parlant des milliards détournés du Cameroun par les fonctionnaires dont la police américaine aurait perçu les traces, Marcel Sime du Manidem a sollicité l'aide du gouvernement de ce pays ami pour la restitution de cet argent volé aux contribuables camerounais. " Money shall back ", a-t-il dit. Il a aussi profité pour rendre un vibrant hommage à Niels Marquardt pour les actes courageux qu'il pose en vue de l'avancement de la démocratie et de l'Etat de droit au Cameroun. Hommage que l'assistance a semblé apprécier.

Démarche appréciée par la diaspora

Les invités à cette rencontre baptisée " Ambassadorial dinner conversation with the diaspora " ont eu du mal à se quitter aux environs de 23h30, tellement la soirée fut riche en enseignement. Sans doute on assiste là aux premiers véritables pas d'une réorganisation de la diaspora autour d'un certain consensus de Washington. Au moment où les autres ambassadeurs snobent les Camerounais, en adoptant parfois un silence qui frise l'omerta, peut-on alors sincèrement, comme certains cercles gouvernementaux s'agacent ces derniers temps, reprocher à quelqu'un qui, comme Niels Marquardt se réclame aussi ouvertement " ami " du Cameroun de vouloir vraiment aider les Camerounais? Comment un tel agacement serait-il crédible alors même que ces memes ambassadeurs sont très souvent sollicités en cas de crise ? Doivent-ils attendre ces crises pour oser réagir ? Sans doute la démarche de l'ambassadeur Niels Marquardt s'inscrit dans le nouvel agenda élaboré par la Commission internationale de l'interprétation et de la souveraineté des Etats baptisée " La responsabilité de protéger ".

On ne doit pas oublier que la multiplication des implications de l'ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun témoigne d'une prise de conscience à une échelle authentiquement internationale. D'autres pourraient s'alarmer en revanche à la perspective de voir ce phénomène battre en brèche un ordre international fondé sur la souveraineté des Etats et l'inviolabilité de leur souveraineté.

En tout cas, le fait que le président Paul Biya, qu'on sait très peu pressé de se montrer sur la scène diplomatique internationale, a reçu cet ambassadeur cinq fois déjà en un peu plus d'un an seulement de séjour au Cameroun, peut être une indication qu'il apprécie à sa juste valeur son " aide ". Son gouvernement ne se doit-il pas de se mobiliser pour tirer le meilleur parti, dans l'intérêt bien compris du peuple camerounais qui aspire à un mieux être, de cette ouverture du représentant officiel américain dans notre pays quels que soient les intérêts qui se cachent derrière ce que certains ne voient que comme activisme?

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